Publié le 23 oct. 2025
Dans le monde du travail, la santé et la sécurité sont des facteurs de performance déterminants pour les travailleurs. Et c’est là qu’intervient la visite médicale qui est accessible aux salariés intérimaires au même titre qu’aux employés permanents. Cependant, qu’est-ce qu’implique réellement la visite médicale en intérim ? Voici ce que vous devez savoir.
Qu’est-ce que c’est que la visite médicale en intérim ?
Pour les salariés intérimaires, la visite médicale en intérim sert à évaluer la santé générale de ces derniers. Concrètement, cette évaluation permet de jauger leur aptitude au poste pour lequel ils ont été engagés. Selon les risques encourus dans la profession exercée, le médecin du travail peut, par exemple, exiger une modification du temps de travail hebdomadaire.
Encore appelée Visite d’Information et de Prévention (VIP), elle est indispensable pour établir le dossier médical du travailleur intérimaire. Ce document est ensuite complété tout au long de sa carrière. À l’issue de la visite médicale, il reçoit des conseils adaptés pour prévenir d’éventuels maladies et accidents pendant l’exercice de votre métier.
Que dit la loi concernant la visite médicale pour les salariés intérimaires ?
Les articles R4624-10 et R4624-11 du Code du travail imposent l’organisation de la visite médicale aux salariés intérimaires par leurs employeurs. En cas de non-respect de cette obligation légale, l’entreprise d’intérim s’expose à de lourdes sanctions pénales et civiles. Pire, une « faute inexcusable » peut lui être imputée si une maladie professionnelle ou un accident de travail survenait.
Quels sont les délais et la fréquence requis pour l’organisation de la visite médicale en intérim ?
Le délai exigé pour la programmation de la première visite médicale en intérim est de 3 mois au maximum après la prise des fonctions. Elle doit être organisée par l’agence de travail temporaire. Celle-ci se charge d’arranger le rendez-vous avec le médecin du travail et d’en communiquer le lieu, la date et l’heure au salarié intérimaire. Le médecin du travail peut aussi prévenir les risques liés au télétravail, notamment en matière de santé mentale et burnout.
À la fin, une attestation de suivi est délivrée par le professionnel de la santé au travailleur temporaire qui doit en envoyer une copie à son agence d’intérim. Ensuite, la VIP doit être effectuée tous les 2 ans, même si le salarié intérimaire change d’Entreprise de Travail Temporaire (ETT).
Toutefois, ce changement de poste ne doit pas excéder trois emplois temporaires successifs. Aussi, ces nouveaux postes doivent être du même type et comporter des risques de travail similaires. Dans le cas contraire, la validité de l’attestation de suivi de visite médicale en intérim peut changer.
Qui est-ce qui paie pour la visite médicale en intérim ?
En ce qui concerne le paiement de la visite médicale en intérim, c’est votre agence de travail temporaire qui s’en occupe. C’est elle qui prend en charge vos frais de transport ainsi que le coût de la visite.
De plus, l’entreprise d’intérim vous paie le temps de la visite si elle a lieu pendant vos heures de travail. Et si le rendez-vous est organisé en dehors de vos heures de travail, vous êtes également payé pour ce temps.
Aussi, le médecin du travail peut éventuellement exiger des examens complémentaires avant ou après la visite médicale en intérim. Là encore, c’est votre agence de travail temporaire qui paie les frais engagés. Assurez-vous quand même à conserver jalousement les preuves de vos dépenses pour faciliter la réclamation du remboursement auprès de votre agence d’intérim.
Que se passe-t-il lorsque le salarié intérimaire est jugé inapte lors de la visite médicale en intérim ?
Après la visite médicale en intérim, il peut arriver que le médecin du travail estime l’état de santé de l’intérimaire inadapté au poste. Il peut alors ordonner la prise de certaines mesures de prévention, notamment un réaménagement du travail lui-même ou des heures de travail.
Par contre, si l’état de santé du salarié intérimaire nécessite des adaptations irréalisables, le médecin du travail peut lui délivrer un avis d’inaptitude. En revanche, le travailleur intérimaire et son agence peuvent contester cette décision. Dans ce cas, ils doivent saisir le conseil de prud’hommes dans les 15 jours qui suivent l’émission de l’avis.
Quels sont les cas particuliers de la visite médicale en intérim ? Zoom sur le Suivi Médical Renforcé (SIR)
Dans certains emplois d’intérim, les risques du travail sont particulièrement élevés. C’est pourquoi le Code du travail a spécifiquement établi le suivi individuel renforcé (SIR) pour ces cas particuliers. Ce type de visite médicale en intérim permet de vérifier l’aptitude du salarié intérimaire à exécuter un poste de travail.
Le suivi individuel renforcé se déroule obligatoirement avant le début des missions. Pendant le SIR, le médecin du travail doit remplir un rapport relevant les risques auxquels le travailleur intérimaire est exposé et leurs conséquences. On retrouve souvent parmi ces dangers, l’exposition aux rayons ionisants, au plomb ou à l’amiante.
Il existe aussi les risques des emplois qui exigent une habilitation spécifique comme la conduite d’engins spéciaux ou l’exécution de travaux d’électricité. Par ailleurs, le SIR est également imposé avant le début du contrat pour les professions intérimaires impliquant un travail de nuit.
Qui peut faire la demande de la visite médicale en intérim ?
Outre les situations mentionnées précédemment, le salarié intérimaire a la possibilité d’organiser une visite médicale en intérim à la demande. À titre d’exemple, il peut demander un examen médical par le médecin du travail de son agence d’intérim.
Pareillement, il peut arriver que l’employeur ait des doutes sur l’aptitude de son employé temporaire. Il peut alors aussi demander à un médecin du travail de lui programmer une visite afin d’en avoir le cœur net. Voilà, vous savez désormais ce que représente la visite médicale en intérim pour un salarié intérimaire.
